Pierre-Henri FREYSSINGEAS

Président de la FNIM

Quelles ont été les avancées majeures de la communication santé les 30 dernières années ?

En 30 ans, la communication santé a vécu trois révolutions majeures, en effet nous sommes passé d’une communication purement promotionnelle dans les années 70/80 à une promotion scientifique plus rigoureuse dans les années 90/2000 et nous assistons depuis quelques années à la consolidation d’une communication de service.

L’évolution est claire, l’industrie pharmaceutique, souvent décriée, abandonne progressivement une communication axée sur la vente seule pour adopter un modèle de partenariat et d’accompagnement du parcours de soin. L’avènement de ce nouveau paradigme est résolument créateur de valeur pour le patient et permet de consolider leurs relations avec les professionnels de santé.

Les institutions publiques, les mutuelles ou encore les professionnels de santé ont, quant à eux, affiché une communication mêlant expertise scientifique, prévention et responsabilisation du patient. Dans les faits, cela se traduit aussi par des prises de position, des partis-pris, des approches sociétales où la transparence gagne chaque jour du terrain.

Est-ce mieux aujourd’hui ?

A la FNIM nous pensons que oui, que les discours sont plus claires, que les positions sont plus assumés, que l’enthousiasme affiché est plus réel.

Nous constatons que les médecins ont une communication plus transversale, que la hiérarchie laisse sa place au partage de pratique et à l’ouverture, que la visite médicale se réinvente… Nous voyons monter une génération de jeunes politiques au discours moins alambiqués, et, plus globalement, nous voyons un pays qui accepte progressivement que le monde change.

Quelles devraient être les axes à privilégier en communication santé les 30 prochaines années ?

Du jour où elle a appris à maîtriser le feu, l’humanité a irrémédiablement lié son sort à la science !

Le progrès ne s’arrêtera pas, nous souhaitons vivre mieux, plus longuement, en maîtrisant notre environnement et avec un intérêt de plus en plus partagé pour l’épanouissement personnel, c’est dans notre nature.

Gageons qu’en 2050 les possibilités seront immenses. Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore tout à fait prêts à assumer toutes ces innovations, l’information et la communication vont prendre une place majeure dans l’accompagnement de ces changements.

La communication santé doit accompagner ces formidables sauts à venir, elle doit bien sûr être factuelle et rigoureuse, mais elle doit aussi donner envie en « racontant la science » aux patients comme aux professionnels de santé. Nos objectifs : mieux les engager et les rendre, chaque jour, plus autonome tout en éclairant leurs prises de décisions.

Souhaitons pour les générations futures une communication libérée qui suscite l’échange et la transversalité, une communication qui nous implique et nous responsabilise dans nos comportements de santé au quotidien.

A la FNIM nous nous engageons pour une communication qui humanise plus qu’elle ne technicise l’homme, qui ouvre l’esprit et nous aide à devenir meilleur pour nous-mêmes et pour autrui.

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