Comment prendre la parole via le podcast ? En quoi ce nouveau média est-il idéal pour raconter des histoires ? Dans cette interview, nous avons posé quelques questions à Karine Aron-Brunetière, autrice d’un nouveau podcast baptisé le Jour d’Après, qui a été rattrapée par un “tout jeune” cancer au début du confinement. Son écriture, brûlante de vérité, sait en même temps manier l’humour et l’autodérision, soulevant une immédiate empathie.

Pourriez-vous nous raconter comment est né le podcast le Jour d’Après ?

 

Le Jour d’Après est avant tout un texte court, diffusé sur une plateforme d’édition, repéré par Evelyne Strechinsky, la présidente de l’association Étincelle. Ce texte, poétique, imaginé, parlait de deux femmes que tout opposait, réunies dans le combat de la maladie. Evelyne Strechinsky m’a demandé de réaliser des podcasts sur l’histoire de ces deux femmes.

Pourriez-vous nous raconter l’histoire de ce podcast en quelques phrases ?

A travers ces épisodes, nous vivons le quotidien et les pensées intimes de deux femmes, Katell et Mélodie. L’une est parisienne, maman d’une ado, allant sur ses 40 ans et travaillant dans la mode. L’autre est une femme authentique, vivant en haute corse, au milieu de nul part, maman dynamique et comique de 3 enfants. Elle a 33 ans et a un bon poste à responsabilités à l’usine. Elles vont découvrir une boule dans leur sein, elles n’auront pas le même parcours, mais un jour, leurs chemins vont se croiser.

 

C’est la première fois que vous écriviez un podcast, comment avez-vous vécu cette expérience ?

Lors de la demande de Evelyne, j’ai un peu paniqué, je commençais juste à écrire des textes courts, sur des thèmes bien précis dictés par mon mentor.

Je n’avais jamais écouté de podcast, j’ai d’ailleurs écouté mon premier il y a 3 semaines ! Je voulais être absolument vierge dans mon écriture, ne pas être influencée par le style des autres. Faire preuve d’une totale créativité.

La magie s’est opérée dès la première lecture, devant le comité qui a validé chaque épisode. Leurs retours, leurs réactions, m’ont donné confiance, m’ont donné des ailes pour me surpasser à chaque épisode jusqu’à la fin où les émotions ont atteint leur paroxysme !

En quoi le podcast est-il le média approprié pour parler de ce genre de sujet selon vous ?

Le podcast est un outil moderne. Il s’adapte à nos vies à 100 à l’heure. Nous pouvons mettre nos écouteurs, faire du sport, nos courses, être dans les transports et être happés par une histoire.

Ces podcasts surtout, sont un outil de sensibilisation complet. On y parle du quotidien de femmes, de questionnements, d’angoisses, de forces. On parle sans tabou et avec humour d’une période de vie traumatisante pour les patientes et leur entourage.

 

Le podcast bénéficie du soutien amical du directeur exécutif de l’Institut Universitaire de Cancérologie AP-HP Sorbonne Université, le Pr Joseph Gligorov, pourquoi était-ce important de l’inclure dans le projet ?

Il était important pour nous d’avoir son regard d’expert, pour la justesse des propos médicaux d’une part et qu’il puisse répondre à Mélodie et Katell. Ce qu’il a fait avec beaucoup d’émotions…

Interview menée par Marguerite de Rodellec, présidente de MedShake Studio, studio de podcast spécialisé dans le secteur de la santé.