A terme, elle pourrait menacer un siècle de progrès médical1. Véritable bombe sanitaire à retardement, la résistance antimicrobienne est dans le viseur de l’OMS qui organise chaque année, depuis 2015, la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18-24 novembre). L’Institut du Microbiote participe activement à cette initiative avec, pendant tout le mois de novembre, la diffusion et le partage de contenus exclusifs sur l’impact des antimicrobiens sur le microbiote intestinal. Tour d’horizon.

Côté pile, une extraordinaire découverte scientifique qui permet de sauver des millions de vies. Côté face, un usage excessif et parfois inadapté qui peut faire émerger de nombreuses résistances chez les microorganismes (que ce soit les bactéries, virus, parasites, champignons). Conséquence, les antimicrobiens, conçus pour guérir, sont de moins en moins efficaces et à terme, si aucune mesure

n’est engagée, risque de ne plus parvenir à nous soigner contre les infections.

Les résistances aux antimicrobiens seraient ainsi responsables, chaque année, de près de 700 000 décès dans le monde2. Si rien ne change, les maladies infectieuses pourraient devenir, en 2050, une des premières causes de mortalité dans le monde, en provoquant jusqu’à 10 millions de morts2.

Face à ce fléau, l’OMS organise la riposte mondiale. Depuis 2015, du 18 au 24 novembre, elle organise la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens qui s’évertue à mieux faire connaître ce phénomène mondial et à encourager le grand public, les professionnels de santé et les décideurs à adopter un usage raisonné des antibiotiques afin d’éviter que l’antibiorésistance ne gagne du terrain.

Véritable carrefour de connaissances dédié au microbiote, l’Institut du Microbiote est un partenaire actif de l’événement depuis 2020. Tout au long du mois de novembre, l’Institut vous invite, via des articles, actualités mais aussi vidéos d’experts et dossiers thématiques à approfondir vos connaissances et à découvrir les conséquences à moyen, long terme des antibiotiques sur le microbiote humain. Un exemple ? Malgré leur efficacité reconnue contre les bactéries (et inutiles en cas d’infection virale3), ils entrainent souvent une dysbiose. Celle-ci est associé à certains troubles bien connus, tels que la diarrhée associée aux antibiotiques. Mais ce n’est pas tout ! La prise

d’antibiotiques est également soupçonnée d’augmenter le risque de plusieurs maladies chroniques4 (allergies, asthme, obésité, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin…), et ceci particulièrement s’ils sont prescrits tôt dans l’enfance. Peut-on y remédier ? Oui ! En favorisant une prescription pertinente pour garantir le bon usage des antibiotiques ! Mais aussi en accompagnant le patient sur les risques de dysbiose associés à un usage excessif et inadapté des antibiotiques. Tous responsables, tous mobilisés pour réduire la résistance aux antimicrobiens !


1 No Time to Wait: Securing the future from drug-resistant infections. Report to the secretary-general of the united nations. Avril 2019. https://www.who.int/docs/default-source/documents/no-time-to-wait-securing- the-future-from-drug-resistant-infections-en.pdfsfvrsn=5b424d7_6

2 Tackling drug-resistant infections globally: final report and recommendations; May 2016. https://amr-review.org/sites/default/files/160518_Final%20paper_with%20cover.pdf.1

3 Improving Antibiotic Use. Material Developed by CDC https://www.cdc.gov/antibiotic- use/community/pdfs/aaw/au_improving-antibiotics-infographic_8_5x11_508.pdf. Using CDC materials does not imply endorsement or recommendation by CDC, ATSDR, HHS or the United States Government

4 Queen J, Zhang J, Sears CL. Oral antibiotic use and chronic disease: long-term health impact beyond antimicrobial resistance and Clostridioides difficile. Gut Microbes. 2020;11(4):1092-1103.