Nathalie DUCOUDRET

Directrice de la communication – Sanofi Genzyme

Pendant la pandémie quelle a été la place de la confiance dans la communication ?

Le mot confiance véhicule une dimension bienveillante et évoque l’idée que l’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un. Cette notion a été mise à rude épreuve pendant la pandémie, en particulier dans la santé. Il y avait une sorte de paradoxe. Au même moment, l’humanité avait confiance en la science et à la fois nombreux étaient ceux qui préféraient concevoir la confiance comme un mécanisme de réduction des risques, uniquement rationnel. En réalité, la violence de cette crise sanitaire nous a placés dans un état de vulnérabilité profonde.

Le monde entier a dû faire un travail énorme sur ce mot confiance. Dans une période qui nous invitait à perdre confiance, chacun a appris à revisiter ce mot, pour réussir à refouler ses peurs et ses défiances. Nous avons collectivement réalisé que sans confiance, rien ne pouvait être possible, ceci nous a permis spécifiquement de l’accroître et ainsi de trouver des solutions, ensemble.

Dans ce processus, la communication a joué un rôle essentiel, nous avons su construire des espaces de partage collectivement autour d’un projet commun : sortir d’une crise sanitaire sans précédent. La communication a permis, entre autres, de renforcer le meilleur du mot confiance, c’est-à-dire notre capacité à créer du lien. Il nous a fallu croire en nous, aux autres, faire confiance tout simplement. 

Comment développer cette confiance pour les années à venir ?

Pour notre futur, cette confiance, si fragile, parfois, est fondamentale. Sans elle, il semble difficile d’envisager l’existence même des relations humaines – des rapports de travail jusqu’à l’amitié ou bien l’amour. Sans confiance, on ne pourrait même pas envisager l’avenir et chercher à bâtir un projet qui se développe dans le temps, particulièrement en santé. Finalement, c’est la confiance qui rend quelque part possible le développement de nos organisations pour faire face aux défis majeurs qui s’imposent à nous : la pandémie par exemple. Cette crise est riche d’enseignements, il nous faudra encore plus nous mobiliser pour construire un monde plus humain et confiant, en capacité d’affronter parfois le pire.
Conclure une alliance ou promettre quelque chose dans la confiance est une manière de rendre prévisible et maîtrisable le futur, soit parce que l’on s’engage envers un tiers à faire quelque chose, soit parce que quelqu’un nous assure de sa parole. Dans ce cas, ne peut-on pas dire qu’en quelque sorte la confiance constituerait l’avenir de l’homme et de notre société ?

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