Dr Michel HANNOUN

Président de l’Association des Cadres de l’Industrie Pharmaceutique (ACIP)

Quelle est pour vous la définition d’éthique dans la santé ?

Cette question pourrait paraître un pléonasme à première vue.
Mais l’éthique interroge quand la morale édicte des règles.
Ethique et Santé, c’est souvent accepter un conflit de valeurs, même celui du bien contre le bien.
La tension entre éthique de l’autonomie (« c’est mon choix individuel de ne pas faire vacciner mon enfant » par exemple) et éthique de la vulnérabilité collective (« Je t’empêche de faire ce que tu veux ») traduit que la vraie liberté, c’est parfois de changer d’avis.
Dans les sociétés archaïques, l’individu n’avait que peu de marge car tout était réglé pour lui.
Dans les sociétés démocratiques, la responsabilité est de concilier liberté et altérité.
C’est cela pour moi l’éthique en santé car, comme nous l’a montré Lévinas « l’altérité et la finitude se découvrent en même temps ».

 

Quelle est pour vous la définition de l’éthique dans la communication en santé ?

Je ne sais pas proposer une définition d’autant que cela me paraîtrait présomptueux. Cependant l’expérience m’a appris que l’éthique dans la communication santé, c’est jouer en permanence à Colin-maillard sur le bord d’une falaise.
La santé, c’est la gestion du complexe et du contradictoire.
Et en matière de communication en santé, l’éthique n’est pas une conversation de salon. Elle doit décider à partir de la confrontation entre une éthique de conviction et une éthique de la réalité, entre le possible et le souhaitable, sans obstination déraisonnable.

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