Frédéric FOUGERAT
Directeur Communication et RSE – FONCIA
Pendant la pandémie quelle a été la place de la confiance dans la communication ?
La communication a été plurielle durant ces mois de pandémie. Et je pense que la confiance portée à la communication publique, à la communication politique, et à la communication des entreprises a été plus que jamais différente.
Alors que la communication publique bénéficie souvent d’une confiance forte, directement liée à l’institution qui porte cette communication, elle l’a été beaucoup moins pendant la période pandémique.
D’une part, parce que cette période a été une succession d’incertitudes (allons-nous être touchés par la pandémie ? puis comment s’en protéger ? et enfin comment en sortir ?). La dimension exceptionnelle et planétaire a montré qu’aucun pays n’était préparé à un tel scénario catastrophe, que même Hollywood n’avait jamais osé imaginer.
D’autre part, par une forme de désorganisation de la communication publique et de priorisation des messages. Les choix de priorités sanitaires ont conduit à faire évoluer un discours public, pouvant être mal interprété par les personnes les plus rationnelles, voire intentionnellement trompeur pour les plus malveillantes.
Enfin, certaines injonctions contradictoires maladroites, expliquées par la volonté de parfois défendre des intérêts opposés, a pu avoir un effet dévastateur sur l’opinion public et la crédibilité de la communication publique.
La communication politique a été hésitante : entre les plus politiques responsables – souvent en réserve en période de crise pour ne pas exploiter ou alimenter la crise – et les plus politiques opportunistes voyant une occasion inespérée de faire du bruit médiatique facilement, parfois en déstabilisant des institutions.
Quant à la communication des entreprises, j’ai le sentiment qu’elle a rarement utilisé la situation à des fins mercantiles. Elle a plutôt joué la proximité et l’authenticité, pour se montrer proche de ses consommateurs
Comment développer cette confiance pour les années à venir ?
La vision de l’avenir est difficile à partager. Depuis deux ans, tout est beaucoup plus courtermiste.
Je suis plutôt de ceux qui pensent que ce que l’on a appelé « le monde d’après » sera le même en pire, plutôt qu’en mieux. Toutefois l’optimiste que je suis a envie de se battre pour promouvoir demain une communication toujours plus authentique et éthique. Cela permettra à notre « art scientifique » d’être un métier toujours plus passionnant et exaltant.
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