Emmanuelle ROUBERTIE

Directrice Générale de la Fondation Française pour la Recherche sur l’Épilepsie

Quelle est pour vous la définition d’éthique dans la santé ?

Introduire la notion d’éthique dans la santé c’est d’abord et avant tout faire passer la santé du patient avant le reste, y compris d’ailleurs avant les propres a priori et croyances de ce même patient. Faire preuve d’éthique dans la santé c’est donc se défendre des conflits d’intérêt et des diverses pressions pour n’avoir en tête que la bonne prise en charge du patient.

Cela passe par :

  • une certaine équité dans la considération et la prise en charge des maladies. Je pense évidemment à l’épilepsie mais aussi à toutes ces maladies invisibles (notamment neurologiques, mais pas uniquement) qui sont trop souvent insuffisamment ou imparfaitement prises en charge soit parce qu’elles font peur soit parce qu’elles ne font pas suffisamment peur, ou encore plus injustement parce qu’elles ne bénéficient pas des actions puissantes de lobbying dont profitent d’autres pathologies.
  • un égal accès aux soins pour tous. Il serait particulièrement éthique que chacun ait les mêmes chances que les autres d’être en bonne santé ou plutôt pour paraphraser Candide, d’être dans la meilleure santé possible, quel que soit son milieu social, ses origines, son âge, sa localisation géographique…
  • enfin, l’éthique en santé passe aussi par un équilibre dans le rapport patient/professionnel de santé : bienveillance et écoute du patient ; confiance dans le soignant…

 

Quelle est pour vous la définition de l’éthique dans la communication en santé ?

En tant que professionnels de la communication réunis par le Festival Communication Santé, nous pouvons nous réjouir que les modes et supports de communication à disposition des problématiques santé se soient multipliés ces dernières années.
C’est une raison supplémentaire pour veiller à ce que l’éthique demeure présente lors de chaque action de communication santé. Une communication santé « éthique » doit donc privilégier la vérité, l’authenticité et l’utilité des messages et des images, et non tomber dans l’écueil de l’émotionnel déjà vu… ou des « paillettes » qui font oublier le fond.
Chaque action de com santé devrait donc pour être éthique répondre à la question : « cette communication va-t-elle vraiment améliorer la vie du patient et la prise en charge de telle maladie.? ».… et non « cette communication va-t-elle « faire le buzz à tout prix ? ».!

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