Anne BUISSON

Directrice Adjointe de l’afa Crohn RCH France

Pendant la pandémie quelle a été la place de la confiance dans la communication ?

La place de la confiance est majeure dans TOUTE communication sur la santé, parce que la santé est un sujet très particulier qui met en perspective des enjeux très importants et délicats, tels que la mort, la maladie, la prévention, le dépistage etc. Il est donc essentiel de ne pas trahir par des informations erronées sur ces sujets sensibles.

Pour cela, il faut bien peser chaque message émis et s’assurer qu’il s’appuie sur des données vérifiées, qu’il soit accompagné de transparence, sur l’émetteur, et les données, tout en étant accessible au plus grand nombre. C’est une mission déjà très compliquée !  La difficulté de la pandémie a été de rajouter en plus du reste, le problème de la temporalité, c’est-à-dire de l’accélération très importante des informations, et de leurs nombres. Il faut noter également que les informations arrivant au fur et à mesure des connaissances, certaines d’entre elles considérées comme vraies à un instant T ne l’étaient plus quelques semaines plus tard. De quoi semer le doute. Mais si ce doute peut être déstabilisant, il permet aussi de réfléchir, de se remettre en question. Je ne suis pas favorable à une confiance aveugle.

Comment développer cette confiance pour les années à venir ?

Il est important de développer la pédagogie du doute en permettant à chacun de savoir mieux appréhender une information sur la santé et donc d’avoir une vision critique de cette information. Pour cela il faut développer les outils pour accompagner les personnes, via des structures reconnues comme les institutions en santé, les associations de patients etc.

La confiance dans la communication en santé dans les années à venir ne peut passer que par davantage de transparence, transparence des données et de leur validité, transparence de l’émetteur, transparence des liens d’intérêt, en insistant sur l’évolutivité d’une information en santé.

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