Président du Think-tank LeLabEsanté

Secrétaire général de l’Institut de Myologie

 Pendant la pandémie quelle a été la place de la confiance dans la communication ?

La mise en place de mesures d’urgence dans le cas de la crise sanitaire et les changements de mentalité des patients et des soignants ont accéléré les transformations de prises en charge par d’autres moyens de communication, bien sûr avec plus de digital. Elle a révélé un manque de synergie et de maîtrise qui ne sont pas que technologiques, à commencer par la confiance des Institutions.

Ainsi un « renoncement » aux soins est à déplorer durant cette période (déprogrammation, crainte de sortir ou d’aller consulter, plafond de verre de l’accès aux solutions de télémédecine) et ne sera jamais rattrapé, que ce soit pour les nouveaux diagnostics ou pour le suivi des patients chroniques qui se sont sentis laissés pour compte face à l’embolisation de notre système de santé.

Nous étions  « tous patients potentiels » face à nouveau risque ; la Nature n’aimant ni le vide ni l’isolement, les populations non accompagnées et rassurées dans leur prise en charge (parcours de soins, conseils…) ont cherché des réponses chez les e-gourous en quête d’audience.

Dans l’attente d’un retour à une communication plus sereine, le terrain doit reprendre le relai

Comment développer cette confiance pour les années à venir ?

L’analyse de la situation confirme le besoin d’une mutation forte dans les comportements entre soignants et soignés, le développement d’un accompagnement éclairé selon les profils de patients, les pathologies, les territoires. Les décisions avec une portée à long terme ne se décrètent pas.

Les parties prenantes et Institutions doivent accélérer la transition par des nouveaux modes de financements qui vont d’abord porter sur la relation (nouveaux métiers, formation, éducation thérapeutique, parcours…) en parallèle des évolutions des outils indispensables à la digitalisation.

Cet engagement doit se partager, expliquant le bénéfice direct attendu pour tous dans l’approche de la médecine des « 6P »,  personnalisée, préventive, prédictive, prouvée, participative, et pertinente.

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