En matière de communication santé éthique et responsable, c’est la valorisation du dissensus par les leaders médicaux qui est le point de départ de l’élaboration d’un consensus dynamique et évolutif à partager, avec un impact direct sur la démocratie sanitaire.
La communication en santé est une tâche essentielle, mais délicate, qui demande une diffusion éthique et accessible des informations vitales pour favoriser la compréhension et l’appropriation de tous. Un point central de cette communication responsable est la valorisation du dissensus, la divergence d’opinions ou de vues ; c’est un moteur d’innovation et de progrès, qui permet d’examiner différentes perspectives et de stimuler un débat constructif sur des enjeux complexes.
Le leadership médical est le pivot de ce processus. Il incarne l’influence exercée par les professionnels de la santé. Il s’exprime au niveau clinique, organisationnel et systémique, de la gestion stratégique et de l’élaboration de politiques sanitaires. Les bénéfices incluent une meilleure qualité des soins, une plus grande efficacité organisationnelle, une culture de l’excellence, une satisfaction accrue des patients et une innovation en matière de soins de santé.
Le leadership médical stimule le dialogue transparent, orchestre l’inclusion de toutes les perspectives et facilite la résolution des conflits. Il vise un consensus dynamique qui valorise le dissensus, créant une vision commune constamment adaptée aux nouvelles informations. Cette approche, essentielle à la démocratie sanitaire, incite à un débat constructif et favorise l’innovation.
La communication de ce consensus doit être claire, précise et accessible, respectant les principes éthiques et répondant aux besoins des patients et du public. Il faut éviter la marginalisation de voix dissidentes documentées et fondées, et c’est ici que le leadership médical a un rôle modèle à jouer.
Cette approche du leadership, qui s’appuie sur le dissensus pour atteindre un consensus dynamique, offre de nombreux avantages. Elle favorise la transparence, la collaboration et l’innovation, tout en donnant une voix à toutes les perspectives, et promeut l’équité et la justice. En montrant que toutes les opinions sont prises en compte et respectées, y compris les dissidentes, elle renforce la confiance dans le système de santé et l’adhésion des experts, des patients et du public. Ce sont les piliers d’une démocratie sanitaire efficace.
L’efficacité de cette communication doit être évaluée en surveillant des indicateurs clés tels que la portée de la communication, l’adhésion des patients et du public, et son impact sur les comportements de santé. Les retours d’information de tous doivent être pris en compte et l’indice de confiance des publics mesuré objectivement. La communication doit ainsi être ajustée et améliorée en temps réel, instaurant une culture de l’amélioration continue.
La formation continue est un facteur déterminant pour garantir la qualité de la communication en santé. Les professionnels de la santé, les communicants et les parties prenantes doivent être formés aux principes de la communication santé éthique et responsable, ainsi qu’aux techniques de facilitation du dialogue et de recherche du consensus. Le leadership médical doit soutenir ces initiatives, en offrant des opportunités de développement professionnel continu, pour maintenir ces compétences à jour et adaptées aux évolutions de la science et de la société.
Ainsi, l’emphase mise sur le dissensus, encadré par un leadership médical solide, est un aspect clé de la communication santé éthique et responsable. Cette approche, qui est au coeur de la démocratie sanitaire, renforce la confiance envers les institutions de santé, facilite des décisions éclairées et améliore la qualité des soins dispensés. L’engagement continu en faveur de ce modèle est essentiel pour faire face aux défis actuels et futurs, en plaçant la démocratie sanitaire au centre de nos préoccupations.
Docteur Karim ZINAÏ – Docteur en médecine – Président de Almedys Life