Santé : comment communiquer de façon responsable ?

Une question à plusieurs facettes qui dépendent essentiellement de la définition de la responsabilité dont il est question.

S’agit-il d’une responsabilité déontologique, une norme de conduite au sein d’un groupe, telle celle s’appliquant aux médecins ? Auquel cas, la réponse à « Comment communiquer ? » est de façon transparente et complète si nous nous appuyons sur le serment d’Hippocrate (« J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences »[1]).

Ou s’agit-il d’une responsabilité éthique, impliquant une réflexion individuelle, qui peut amener à des réponses à « Comment communiquer ? » totalement différentes selon que l’on adresse à une ou des personnes, en considérant un risque individuel ou un bénéfice collectif (et inversement) ?

Il est également possible de traduire cette question par une approche systémique, le terme « responsable » renvoyant cette fois-ci aux notions de « durable », « soutenable » et donc à la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Dans ce cas, l’approche systématique implique une vision du futur, une conception de l’avenir pouvant reposer notamment sur le principe « Primum non nocere ». Cette vision nécessite l’emploi de méthode de communication moins polluante (usage grandissant des médias numériques et de leur impact environnemental) mais également de reconnaître que ce que nous prenons pour certain aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain et que « avec humilité » peut donc être une réponse à « Comment communiquer de façon responsable ? ».

Quels sont les grands défis à venir pour la communication santé dans votre activité ?

Le principal défi en cours et à venir pour la communication santé en relations médias ou via les réseaux sociaux est sous-tendu par les réponses à la précédente question.

De fait, face aux enjeux de santé collectifs et individuels, aux fake news et plus largement à une perte de l’esprit scientifique, « Communiquer de façon responsable » est très clairement le principal défi d’aujourd’hui et de demain.

Mais comment répondre à ce défi ? Est-il réellement possible de communiquer de façon responsable, totalement transparente et complète ? Cela n’implique-t-il pas tout d’abord le développement de la littératie en santé pour s’assurer de la capacité de compréhension de chacun mais également le redéveloppement de l’esprit scientifique, cette capacité à s’interroger et à questionner le monde ?

Et surtout ces deux préalables ne sont-ils pas trop longs à mettre en œuvre face aux enjeux de santé publique ?

La reconstruction d’un sentiment de confiance en santé n’est-il pas une autre voie possible ?

Finalement, le véritable défi de la communication santé est bel et bien celui de la confiance. Une confiance élargie au-delà du triangle hippocratique médecin-malade-maladie à un polygone à sommets multiples incluant également les proches-aidants, les associations de patients, les entreprises de santé, les autorités de santé… et donc envisageant non pas une communication à 360° mais une communication en santé intégrée dans la société.

[1] https://www.conseil-national.medecin.fr/medecin/devoirs-droits/serment-dhippocrate

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